Startup spirit : anatomie d’un projet ambitieux

De nombreuses entreprises cessent d’exister après quelques années d’exercice. Même si l’expérience est de courte durée, chaque membre de l’équipe en ressort plus outillé et plus compétent avec de nouveaux projets et de nouveaux horizons. Voici le parcours d’une entreprise qui avait une bonne vision du marché, mais qui n’a pas su l’exécuter avec succès.

Le projet

La multiplateforme proposée par la société niçoise Cuddl’Up permettait aux clients de commander selon ses désirs et payer directement. L’attente auprès du restaurateur ayant été effacée de l’équation, chaque client pouvait vivre une expérience de consommation unique. Tout en travaillant sur la satisfaction de sa clientèle, le restaurant pouvait bénéficier d’un outil de gestion et d’analyse qui lui permet d’augmenter son chiffre d’affaires.

Le concept a séduit de nombreuses personnes. Trois mois seulement après sa création, l’entreprise signe un premier projet pilot chez Hipppopotamus. Quelques mois plus tard, c’est au tour de la chaîne Max à Table de rejoindre la plateforme. Les quatre premiers mois se soldent donc par un chiffre d’affaires de 100 000 euros.

La réalité du marché et les faiblesses de la solution

L’entreprise s’est alors concentrée sur le développement du côté clients sans même envisager que le succès ne pourrait pas être au bout du tunnel du côté des restaurateurs. Hélas, les deux partenaires qui collaboraient avec elle étaient probablement les seuls disposés à suivre le modèle proposé et à s’engager dans un tel investissement. La bonne réaction à ce moment aurait été de stopper les activités, de se poser, de réfléchir, de trouver ce qui cloche. Il est toujours facile de refaire le match après coup mais, au final, le business modèle était déjà bien en place et il s’est avéré que le marché n’était pas prêt pour accueillir un tel projet.

La faiblesse du modèle se rapportait essentiellement au coût d’acquisition. Acheter une solution complète à plusieurs dizaines de milliers d’euros avec un mode locatif maintenance plus le matériel et les supports est à la portée des grandes entreprises mais, pas des petites brasseries du coin qui n’étaient pas disposée à risquer en terme de capital sans compter le bassin choisi pour le lancement. Il a donc fallu opter pour un modèle à la performance qui s’est également soldé par un échec malgré les ventes, car l’entreprise était trop tôt sur le marché et certainement à un mauvais moment.

La recette du succès

Encore une fois, la réussite d’un projet, aussi ambitieux soit-il et aussi intéressant puisse-t-il paraître sur le papier, n’est jamais donnée. Le bon timing, la taille et la maturité du marché local, le bon dimensionnement, les usages même quelquefois, les facteurs sont multiples et complexes. Dans le monde des applications de livraison de restauration à domicile, les applications n’ayant pas réussi sont aussi légions. Aujourd’hui avec la présence de géants qui ont accéléré leur implantation à la faveur du Covid, nul doute que le marché est encore plus difficile à pénétrer.

Startup spirit : anatomie d’un projet ambitieux
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